mercredi 6 juillet 2011

Affaire DSK : Cyrus Vance, un procureur de plus en plus critiqué

Les failles des témoignages de la femme de chambre qui poursuit DSK pour agression sexuelle n'ont pas seulement miné le dossier de l'accusation et permis à l'ancien patron du FMI de retrouver sa liberté de mouvement (du moins, sur le sol américain) ; elles font aussi peser de gros doutes sur la rapidité avec laquelle Dominique Strauss-Kahn a été incarcéré. Et la presse américaine, si prompte à accuser DSK, se tourne maintenant vers le procureur de New York, Cyrus Vance Jr. qui fait face à des critiques virulentes.
Circonstance aggravante, les ratés dans l'affaire DSK s'ajoutent à deux camouflets récents pour le procureur. Le premier concerne deux policiers qui ont été déclarés non coupables après avoir été inculpés pour viol sur une jeune femme, dans une affaire très médiatisée. Le second, est venu d'un jury populaire qui a refusé de retenir sa demande d'inculpation pour terrorisme contre des hommes soupçonnés d'avoir planifié des attaques contre des synagogues de New York.
"Une erreur majeure"
Pour l'avocate Toni Messina, "c'est très embarrassant pour lui, surtout qu'il n'est qu'au début de sa carrière. Il aurait dû se montrer plus prévoyant et penser aux conséquences internationales avant de se précipiter et de l'inculper. C'est une erreur majeure". L'avocate se dit "très étonnée qu'ils n'aient pas repéré ce problème de témoignage avant", et estime "qu'il va être, à présent, très difficile d'avancer dans ce dossier".
Désormais, selon l'avocat et ancien substitut du procureur Stephen Dreyfuss, Cyrus Vance "doit prendre son temps et montrer qu'il a agi de façon professionnelle en enquêtant sur les faits, seulement les faits. Le pire qu'il pourrait faire serait de laisser penser qu'il abandonne la partie avant d'avoir vérifié tous les faits".
Néanmoins, tout le monde ne critique pas Cyrus Vance à New York. Dans le New York Times de mardi, l'éditorialiste signe une chronique intitulée "Le procureur a fait ce qu'il fallait". "La décision de l'inculper rapidement faisait tout à fait sens pour des raisons à la fois pratiques et juridiques", est-il écrit. Selon cet éditorial, paru dans un quotidien qui n'a pas ménagé le procureur depuis vendredi, Vance devrait être "applaudi" pour avoir agi "sans peur ni favoritisme" dans une affaire dans laquelle "une femme sans pouvoir a lancé une accusation crédible contre un homme très puissant".

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